Les musées des mines : patrimoine, muséographie, publics
Objectifs
Le projet consiste à étudier, à travers de musées des mines, la valorisation patrimoniale de l’activité minière et sa mise en perspective pour nourrir les débats et controverses autour des projets miniers actuels. Il s'agira d'analyser les techniques muséographiques, les pratiques discursives et symboliques, et les formes de communication avec les différents publics (que ce soit le grand public, les groupes scolaires, les institutions, ou encore les associations). L’objectif final est de déboucher sur des propositions concrètes de médiations sur l’industrie extractive en vue de contribuer à enrichir les connaissances et les argumentaires. Le projet ne vise pas à prendre parti pour l’industrie minérale (soit en essayant de glorifier le passé ou de redorer l’image de ce secteur) ni, au contraire, de prendre une position qui vise à les critiquer et contester. L’approche retenue est de suivre ce que l’on appelle une « neutralité axiologique » qui aborde la muséologie de façon impartiale, neutre et symétrique. Pour le dire autrement, si le projet pourra s’intéresser aux représentations de certaines valeurs, il ne visera pas pour autant à formuler des jugements de valeurs.
L’objectif du projet est de saisir les musées des mines à travers une triple entrée : la mise en patrimoine du secteur de l’industrie minérale (pourquoi et comment cette industrie est-elle transformée en objet muséal ?), la muséographie des musées des mines (à travers quelles techniques et dispositifs les mines et carrières sont-elles exposées ?), les publics des musées des mines (quelles sont les relations entre les musées et leurs publics?). Ces questionnements sont d’autant plus pertinents car, mis à part quelques rares exceptions (Jun, 1986 ; Summerby-Murray, 2015), les musées des mines n’ont pas été un objet de recherche dans les sciences sociales.
Le projet apportera aussi des réponses à la question de la transformation et de l’innovation au sein des musées des mines. Scénographies immersives, tables tactiles multipoint, audio-guides, vidéo-guides, applications pour smartphones, écrans tactiles, ou encore sites Internet interactifs (voir Quistgaard et Kahr-Højland, 2010 ; Topalian et Le Marec, 2008) : à travers quelles technologies les musées de mines innovent-ils ? Quelles sont les nouvelles scénographies, organisations, architectures et pratiques mises en oeuvre ? Comment les musées des mines discutent-ils de sujets d’actualité ? Comment mettent-ils l’industrie minérale en débat et comment l’impératif de participation (voir Bandelli et Konijn, 2013 ; Knudsen, 2016 ; Simon, 2010) est-il expérimenté et concrétisé au sein des musées ?
Actions
Le projet est structuré en trois temps :
1. Un volet quantitatif, qui vise à examiner/ établir une typologie des différentes structures existantes qui présentent des expositions en relation avec l’exploitation des ressources minérales (mines et carrières). En mobilisant notamment des questionnaires, l'objectif est de recenser et de constituer un tableau exhaustif de l'existant en France, en Europe et au Canada, pays exemplaire sur le sujet (1). Un tel recensement étant absent à la fois au sein du monde muséal et au sein du monde académique, il est impératif de commencer l’enquête à ce niveau.
2. Un volet plus qualitatif, qui vise à analyser en profondeur une sélection de ces musées (entre 5 et 10 musées, choisis à la fois selon des critères géographiques et muséographiques). Cette partie se fera, dans la mesure du possible, à l'aide de visites ponctuelles de musées et d'entretiens.
3. Une théorisation approfondie des résultats empiriques obtenus. Cette partie visera à articuler les contributions du projet par rapport aux champs des museum studies (Rice, 1992 ; Macdonald, 2011) et ce qu’on l’appelle la new museology (Vergo, 1997 ; Ross 2004).
Le projet mobilisera les liens et réseaux existants des musées des mines/de minéralogie et entretenus ces dernières années au sein du Musée de Minéralogie MINES ParisTech. Il se fera aussi en partenariat avec l'OCIM et l'AMCSTI - qui pourront servir à la fois de relais pour recruter un(e) stagiaire et moyen de communication des résultats.
Porteurs : Morgan Meyer, Didier Nectoux, Brice Laurent (MINES ParisTech)
Mots clefs : Muséographie, patrimoine, communication, public
Références
OCIM (ocim.fr) : Office de coopération et d’informations muséales pour le patrimoine et culture scientifique, technique et industrielle
AMCSTI (amcsti.fr) : Association des musées et centres pour le développement de la culture scientifique, technique et industrielle.
Bandelli, A., et Konijn, E. A. (2013) « Science centers and public participation: Methods, strategies, and barriers », in Science Communication, 35(4), 419-448.
Jun, H. (1986) A museum on the site of an ancient copper mine. Museum International, 38(2), 115-119.
Knudsen, L. V. (2016) « Participation at work in the museum », in Museum Management and Curatorship, 31(2), 193-211.
Macdonald, S. (Ed.). (2011). A companion to museum studies. John Wiley & Sons.
Quistgaard, N. et A. Kahr-Højland (2010) « New and innovative exhibition concepts at science centres using communication technologies », in Museum Management and Curatorship, Vol. 25, No. 4, pp. 423-436
Rice, D. (1992) Exhibiting Cultures: The Poetics and Politics of Museum Display.
Ross, M. (2004) Interpreting the new museology. Museum and society, 2(2), 84-103.
Simon, N. (2010) The participatory museum. Museum 2.0.
Summerby-Murray, R. (2015) Regenerating Cultural Identity through Industrial Heritage Tourism: Visitor Attitudes, Entertainment and the Search for Authenticity at Mills, Mines and Museums of Maritime Canada. London Journal of Canadian Studies, 30(1), 64-89.
Topalian, R. et J. Le Marec, (2008) « Visite + : innover dans l’interactivité », in La Lettre de l’OCIM, 118, URL: http://ocim.revues.org/342
Vergo, P. (Ed.). (1997) New museology. Reaktion books.
Objectifs
Le projet consiste à étudier, à travers de musées des mines, la valorisation patrimoniale de l’activité minière et sa mise en perspective pour nourrir les débats et controverses autour des projets miniers actuels. Il s'agira d'analyser les techniques muséographiques, les pratiques discursives et symboliques, et les formes de communication avec les différents publics (que ce soit le grand public, les groupes scolaires, les institutions, ou encore les associations). L’objectif final est de déboucher sur des propositions concrètes de médiations sur l’industrie extractive en vue de contribuer à enrichir les connaissances et les argumentaires. Le projet ne vise pas à prendre parti pour l’industrie minérale (soit en essayant de glorifier le passé ou de redorer l’image de ce secteur) ni, au contraire, de prendre une position qui vise à les critiquer et contester. L’approche retenue est de suivre ce que l’on appelle une « neutralité axiologique » qui aborde la muséologie de façon impartiale, neutre et symétrique. Pour le dire autrement, si le projet pourra s’intéresser aux représentations de certaines valeurs, il ne visera pas pour autant à formuler des jugements de valeurs.
L’objectif du projet est de saisir les musées des mines à travers une triple entrée : la mise en patrimoine du secteur de l’industrie minérale (pourquoi et comment cette industrie est-elle transformée en objet muséal ?), la muséographie des musées des mines (à travers quelles techniques et dispositifs les mines et carrières sont-elles exposées ?), les publics des musées des mines (quelles sont les relations entre les musées et leurs publics?). Ces questionnements sont d’autant plus pertinents car, mis à part quelques rares exceptions (Jun, 1986 ; Summerby-Murray, 2015), les musées des mines n’ont pas été un objet de recherche dans les sciences sociales.
Le projet apportera aussi des réponses à la question de la transformation et de l’innovation au sein des musées des mines. Scénographies immersives, tables tactiles multipoint, audio-guides, vidéo-guides, applications pour smartphones, écrans tactiles, ou encore sites Internet interactifs (voir Quistgaard et Kahr-Højland, 2010 ; Topalian et Le Marec, 2008) : à travers quelles technologies les musées de mines innovent-ils ? Quelles sont les nouvelles scénographies, organisations, architectures et pratiques mises en oeuvre ? Comment les musées des mines discutent-ils de sujets d’actualité ? Comment mettent-ils l’industrie minérale en débat et comment l’impératif de participation (voir Bandelli et Konijn, 2013 ; Knudsen, 2016 ; Simon, 2010) est-il expérimenté et concrétisé au sein des musées ?
Actions
Le projet est structuré en trois temps :
1. Un volet quantitatif, qui vise à examiner/ établir une typologie des différentes structures existantes qui présentent des expositions en relation avec l’exploitation des ressources minérales (mines et carrières). En mobilisant notamment des questionnaires, l'objectif est de recenser et de constituer un tableau exhaustif de l'existant en France, en Europe et au Canada, pays exemplaire sur le sujet (1). Un tel recensement étant absent à la fois au sein du monde muséal et au sein du monde académique, il est impératif de commencer l’enquête à ce niveau.
2. Un volet plus qualitatif, qui vise à analyser en profondeur une sélection de ces musées (entre 5 et 10 musées, choisis à la fois selon des critères géographiques et muséographiques). Cette partie se fera, dans la mesure du possible, à l'aide de visites ponctuelles de musées et d'entretiens.
3. Une théorisation approfondie des résultats empiriques obtenus. Cette partie visera à articuler les contributions du projet par rapport aux champs des museum studies (Rice, 1992 ; Macdonald, 2011) et ce qu’on l’appelle la new museology (Vergo, 1997 ; Ross 2004).
Le projet mobilisera les liens et réseaux existants des musées des mines/de minéralogie et entretenus ces dernières années au sein du Musée de Minéralogie MINES ParisTech. Il se fera aussi en partenariat avec l'OCIM et l'AMCSTI - qui pourront servir à la fois de relais pour recruter un(e) stagiaire et moyen de communication des résultats.
Porteurs : Morgan Meyer, Didier Nectoux, Brice Laurent (MINES ParisTech)
Mots clefs : Muséographie, patrimoine, communication, public
Références
OCIM (ocim.fr) : Office de coopération et d’informations muséales pour le patrimoine et culture scientifique, technique et industrielle
AMCSTI (amcsti.fr) : Association des musées et centres pour le développement de la culture scientifique, technique et industrielle.
Bandelli, A., et Konijn, E. A. (2013) « Science centers and public participation: Methods, strategies, and barriers », in Science Communication, 35(4), 419-448.
Jun, H. (1986) A museum on the site of an ancient copper mine. Museum International, 38(2), 115-119.
Knudsen, L. V. (2016) « Participation at work in the museum », in Museum Management and Curatorship, 31(2), 193-211.
Macdonald, S. (Ed.). (2011). A companion to museum studies. John Wiley & Sons.
Quistgaard, N. et A. Kahr-Højland (2010) « New and innovative exhibition concepts at science centres using communication technologies », in Museum Management and Curatorship, Vol. 25, No. 4, pp. 423-436
Rice, D. (1992) Exhibiting Cultures: The Poetics and Politics of Museum Display.
Ross, M. (2004) Interpreting the new museology. Museum and society, 2(2), 84-103.
Simon, N. (2010) The participatory museum. Museum 2.0.
Summerby-Murray, R. (2015) Regenerating Cultural Identity through Industrial Heritage Tourism: Visitor Attitudes, Entertainment and the Search for Authenticity at Mills, Mines and Museums of Maritime Canada. London Journal of Canadian Studies, 30(1), 64-89.
Topalian, R. et J. Le Marec, (2008) « Visite + : innover dans l’interactivité », in La Lettre de l’OCIM, 118, URL: http://ocim.revues.org/342
Vergo, P. (Ed.). (1997) New museology. Reaktion books.
