Projet CNRT Nickel - Mine du Futur : automatisation de la mine et mutualisation des moyens
La demande mondiale en matières premières s’accroît en raison de l’augmentation de la population de la planète et du développement industriel de nombreux pays, et se diversifie du fait du développement de technologies nouvelles, consommatrices de matériaux jusqu’à présent peu considérés, indispensables par exemple pour les révolutions numériques et transitions énergétiques en cours. En regard de ces besoins croissants, l’industrie minière doit faire face à de nombreux défis techniques, environnementaux et sociétaux, mais aussi économiques dans un marché de plus en plus concurrentiel. La Nouvelle-Calédonie n’échappe pas à l’ensemble de ces défis avec des gisements de nickel en production de plus en plus complexes et une demande sociale de plus en plus forte vis-à-vis de la préservation de la biodiversité et en termes de retombées économiques.
Pour répondre à ces défis, l’industrie minière doit donc innover, et la mise en œuvre des nouvelles technologies numériques de la géolocalisation et de l’automatisation constitue un moyen pour améliorer les performances opérationnelles et financières, mais aussi la santé et la sécurité du personnel ainsi que la performance environnementale. L’expérience internationale, en particulier celle acquise par les grands groupes miniers en Australie, montre que développer une capacité d’innovation implique que celle-ci se positionne au centre de la culture organisationnelle des entreprises. L’innovation dans le domaine minier doit concerner trois catégories : la configuration, la performance et l’expérience. À chacune de ces catégories sont associés des types spécifiques d’innovation poursuivant des buts précis. Le choix des innovations qui seront implantées par une entreprise minière dépend également de sa capacité à évaluer et assumer les risques encourus dans les trois sphères d’innovation : l’innovation fondamentale, l’innovation de proximité et l’innovation de rupture. En prenant appui sur l’expérience des entreprises australiennes de pointe, l’industrie minière de la Nouvelle-Calédonie pourrait consolider sa capacité d’innovation actuelle et progresser plus avant dans sa transformation numérique et dans l’appropriation de nouvelles compétences indispensables pour assurer à long terme la prospérité de son secteur minier Ce projet vise donc à explorer les voies possibles d’automatisation par intégration de technologies innovantes dans toutes les phases du processus minier et à étudier les possibilités de mutualisation de moyens entre les compagnies minières opérant en Nouvelle-Calédonie. Dans un premier temps, le projet établira un bilan de la situation actuelle du secteur minier local et identifiera les secteurs prioritaires d’évolution dans le contexte socio-économique et environnemental du pays. La seconde étape concernera la création et l’animation d’un groupe de travail regroupant les diverses entreprises minières locales et la mise en place d’une veille technologique prospective, utile à la prise de décisions stratégiques. Ce projet est mené par un Consortium formé de chercheurs des Ecoles fondatrices du Rex « Mine & Société » et de la Chaire « Industrie Minérale et Territoires » -ARMINES-MINES ParisTech, GéoRessources-Université de Lorraine, ARMINES-IMT Mines Alès - ainsi que de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) et de la société calédonienne ORE. Le projet a débuté en Septembre 2019 pour une durée de 15 mois.
Mots clefs : Automatisation, Innovation, Compétences Numériques, Formation Retrouvez sur ce site : https://cnrt.nc/mine-du-futur/
Ci-dessous, une interview de Jean-Alain Fleurisson, enseignant-chercheur à MINES ParisTech,dans la revue ACTU.nc sur le projet MINE du FUTUR en Nouvelle Caledonie.